Secteur Hullerstorm
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 Illuminati

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Asphar Silverstein
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Asphar Silverstein


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Nom: Asphar Silverstein
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MessageSujet: Illuminati   Illuminati EmptyMar 14 Déc - 22:17

Alors voilà, je poste ici une version de Illuminati adaptée pour être cohérente avec la date et la carte du forum et donc conserver mon personnage Asphar Silverstein. Dans cette fanfiction, vous découvrirez non seulement la montée en puissance de cet inquisiteur de l'Ordo Hereticus, mais aussi le déroulement d'évènements qui ont transformé le visage du secteur Hullerstorm tout entier quelques années à peine avant le début des aventures sur ce forum.

Cette histoire est parfaite pour faire découvrir le secteur Hullerstorm aux nouveaux venus.

Enjoy !


__________________________________________________


Durant dix mille ans, le divin Empereur de l'Humanité a régné sur l'Imperium. Durant dix mille ans, ses armées ont conquis des mondes entiers et lutté dans l'immensité spatiale pour étendre son vaste empire. Durant dix mille ans, les forces de l'Inquisition ont protégé son peuple de tous ses ennemis intérieurs, combattant dans le plus grand secret l'extraterrestre, le démon et l'hérétique.

C'est une guerre qui est livrée autant avec le cœur et l'esprit qu'avec l'acier et le feu. Une lutte incessante qui doit être menée sans pitié jusque dans les endroits les plus reculés de la galaxie, là où la lumière de l'Empereur n'est guère plus qu'une étincelle, là où règnent les ténèbres. Si nous perdons cette guerre, l'hideuse hérésie se répandra dans la galaxie et notre Empereur, sauveur et protecteur de l'Humanité, sera maudit pour l'éternité.

Ceci est la lutte pour le salut de l'Empereur.


Nous sommes en 815M41. Le domaine de l'Imperium est assailli de partout par ses ennemis toujours plus nombreux, chaque année voyant plusieurs dizaines de colonies impériales tomber aux mains des xénos ou des hérétiques lorsqu'ils ne sont pas purgés par la puissance d'un Exterminatus. La guerre est partout, vorace et impitoyable, mettant à feu des millions de mondes à travers la galaxie qui continue de plonger lentement dans le Chaos le plus total. La lumière de l'Astronomican a déjà faibli par deux fois durant le dernier millénaire, et avec lui l'espoir de l'humanité. Partout, tandis que les forces de la Garde Impériale et des Space Marines affrontent vaillamment les ennemis extérieurs, les mutants, traîtres et hérétiques complotent en secret afin de précipiter l'Humanité dans sa chute, profitant de la confusion pour frapper l'Imperium au cœur. C'est une menace qui ne peut être combattue que par des soldats aussi impitoyables et déterminés, porteur d'une puissance symbolisant l'Empereur lui-même : l'Inquisition.



CHAPITRE PREMIER : FAIRE SES PREUVES


Il se dégageait de cet endroit une aura terriblement malsaine. Les sombres couloirs de métal souillés, le long desquels coulait une étrange matière visqueuse et apparemment organique, semblaient posséder une volonté propre qui tentait de nous repousser mentalement. Des cadavres en décomposition traînaient un peu partout, leurs corps grouillant d’insectes voraces mettant à nu leurs organes internes, inondant le couloir d’un sang impur. Ils puaient tellement que s’en était écœurant. Les quelques néons encore accrochés au plafond donnaient des signes de faiblesse, beaucoup éclairant par intermittence en rendant cet endroit encore plus glauque qu’il ne l’était déjà. Mais ce n’était pas à cause de cela que nous allions rebrousser chemin.

L’inquisiteur Illios Kantores, mon maître, menait notre groupe à travers ce décor immonde d’un pas décidé, où l’hésitation n’avait pas sa place. C’était un homme à la stature imposante, au corps aussi fort que son esprit, et que l’âge n’avait jamais affecté. Dans sa main droite, il tenait un marteau énergétique sur lequel courraient des arcs électriques par dizaines, tandis que sa main gauche serrait un pistolet bolter au chargeur rempli de munitions bénies. Cela faisait maintenant deux cent ans qu’il parcourait la galaxie pour traquer les ennemis de l’Imperium au nom de l’Inquisition et de l’Ordre qu’il servait, l’Ordo Hereticus. Spécialisé dans la traque des sorcières, psykers et autres mutants hérétiques, il était toujours aussi vigoureux qu’il y a deux siècles. Il avait à son service plus de soixante hommes de main qu’il avait recruté lui-même au cour de ses innombrables enquêtes. J’étais l’un des six qu’il avait amené avec lui ce soir là. Je me nomme Asphar Silverstein, et j’ai été simple acolytes de l’inquisiteur Kantores pendant huit ans avant de devenir interrogateur voilà près de cinq ans. En tant qu'interrogateur de Kantores, je pourrais peut-être devenir inquisiteur moi-même si je vivais suffisamment longtemps pour faire mes preuves auprès de mon maître.

Nous étions sur la piste d’un hérétique particulièrement dangereux, Klor Felcas, un psyker de haut niveau qui s’était voué à un culte de Nurgle, le dieu de la déchéance et des maladies. Les nombreux fléaux organiques qui le rongeaient sans jamais le tuer avaient fait périr les équipages de dizaines de vaisseaux, et deux inquisiteurs avaient déjà péri avec leurs suites en tentant de le neutraliser. Par sa seule présence, il avait également exterminé toute la population de la cité-ruche de Tarentus, la deuxième ville de la planète Insuhor. Et c’était dans les soubassements d’une usine de recyclage alimentaire de cette ville fantôme qu’il avait donc établi son sanctuaire, dans un but connu de lui seul.

Sachant à quel genre de menace il avait affaire, Kantores avait soigneusement préparé notre attaque : chacun de nous était équipé d’une combinaison bactériologique étanche avec des recycleur d’atmosphère, et portait avec lui une trousse médicale. De plus, le bâtiment de l’usine était encerclé par un bataillon complet des troupes de choc de l’inquisition, prêtes à empêcher toute tentative d’évasion de la part de Felcas, et la flotte impériale était positionnée en orbite au-dessus de Tarentus. Si jamais nous échouions, ces vaisseaux avaient pour consigne de bombarder la zone avec toute la puissance de feu dont ils disposaient, en espérant que cela suffirait.

Je marchais avec précaution au milieu des cadavres en suivant mon maître, faisant bien attention de ne pas déchirer ma combinaison. Dans mes mains, je serrais fermement mon pieu anti-psyker, cette arme bénie que m’avait confié Kantores. Pour une raison bien particulière, j’étais le meilleur tueur de psyker parmi les hommes de l’inquisiteur. Je portais également un fusil laser en bandoulière sur mon épaule, mais les armes à feu n’étaient pas vraiment mon fort. Devant moi, mon maître observait d’un œil avisé le bout du couloir, où une porte entrouverte de métal rouillé ballottait en grinçant affreusement. De l’autre côté, c’était les ténèbres.

D’un signe de main, Kantores ordonna à deux de ses acolytes de passer devant pour vérifier qu’il n’y avait pas de piège. L’un d’eux repéra une charge explosive reliée à un fil tendu sur le palier de la porte, et il la désactiva avec soin, avant d’annoncer que la voie était dégagée. Notre équipe pénétra ensuite dans l’un des énormes entrepôts de nourriture de l’usine. Bien entendu, Felcas avait contaminé l’ensemble des énormes masses organiques qui s’y trouvaient, puis avait tapissé chaque surface de cette salle avec cette matière infectée par les pires maladies de l’univers. Il avait également intégré les corps agonisants de plusieurs civils de Tarentus, utilisant le peu de vie qui leur restait pour rendre toute cette horreur vivante. D’énormes veines parcouraient cette surface immonde en y diffusant un sang noir comme l’ébène, et on pouvait voir par endroit les visages liquéfiés des humains qui avaient involontairement participé à ce sacrifice. Nous marchions sur un tapis de matière décomposée animée de spasmes, faisant éclater des boules de pus grosses comme le poing sous la pression de nos pas.

En temps normal, les caissons de stockage des aliments étaient empilés selon plusieurs séries de colonnes régulières, mais la plupart d’entre eux avaient disparu. Les quelques caissons restant étaient disposés en un cercle, et avaient été gravés de milliers d’inscriptions dans la langue maudite de Nurgle. Quant à Felcas, il nous attendait calmement au centre de cette construction.

C’était un véritable monstre. Son corps massif courbé en avant sous le poids des tumeurs et des chaires suppurées qui le recouvraient était enveloppé d’une large robe de moine en charpie, dont la couleur d’origine était impossible à déterminer. Il s’appuyait sur un long bâton de bois se terminant en une sculpture de crâne déformé, dont le front était gravé de trois points disposés en triangle : l’horrible symbole de Nurgle. On pouvait à peine voir son visage corrompu dont les yeux brillaient de la lueur caractéristique des spykers de haut niveau. D’une voix presque inaudible et rendue extrêmement rauque par sa gorge moisie, il nous annonça :

- Vous arrivez juste à temps, piètres êtres égarés par une fausse croyance. Vous serez les premiers témoins de mon triomphe.

- Peu importe quel genre de sorcellerie vous tenterez, fit Kantores. Par la Lumière de l’Empereur, nous vous arrêterons.

- Pauvres fous ! Rien ne peut arrêter le Grand Œuvre ! Rien !

Sur ces mots, il leva l’une de ses mains, paume vers le haut, et la matière décomposée qui nous entourait commença brusquement à s’agiter. Des éclairs se mirent à jaillir au niveau des énormes veines pour se répandre sur l’ensemble des surfaces vivantes, et des ouvertures béantes se créèrent soudainement pour laisser jaillir des flots incessants de mouches noires. Ces affreuses bêtes se ruèrent sur nous pour tenter de perforer nos combinaisons protectrices, et l’un des hommes de main de Kantores ouvrit le feu avec son lance-flamme, carbonisant des milliers de ces insectes dans une odeur insoutenable de chaire brûlée. Par-delà le bourdonnement intense, j’entendais Felcas qui commençait à réciter des incantations en agitant son bâton.

- Asphar ! m’ordonna Kantores alors qu’il se débattait de toutes ses forces pour repousser ses innombrables et minuscules assaillants. Tue-le ! Vite !

Je savais exactement ce que j’avais à faire. Empoignant à deux mains mon pieu énergétique, je m’avançais vers Felcas à travers la masse de mouches tourbillonnant autour de moi. Elles ne m’attaquaient pas, restant à distance, et je pouvait progresser librement jusqu’à l’hérétique.

Aujourd’hui je reconnais qu’en ces temps lointains, j’avais les psykers en horreur. Le lien qui existe entre eux et le Warp en faisait des être dangereux, capables d’utiliser les énergies malsaines de cette autre dimension à des fins destructrices. Chaque jour, des milliards de psykers naissaient à travers la galaxie, et on ne découvrait la plupart d’entre eux que lorsqu’il était trop tard pour contrôler leurs terribles pouvoirs. En tant que membre de l’Ordo Hereticus, j’avais pour mission de neutraliser tout psyker qui n’était pas assermenté et loyal à l’Imperium, que ce soit en les capturant ou en les réduisant en cendres. Felcas était un psyker très puissant, probablement de niveau Bêta ou supérieur, qui avait de plus reçu la fausse bénédiction du dieu impie de la déchéance. Cependant, cela ne m’effrayait pas un seul instant, car par un malheureux hasard j’étais justement né pour combattre ce genre de monstre.

Voyant que ses mouches n’avaient aucun effet sur moi et que je m’approchais bien trop vite, il concentra la malsaine énergie du warp dans l’une de ses mains et la projeta dans ma direction en lui donnant la forme d’un éclair. Ce pouvoir avait la force de tuer une escouade entière, mais il s’évanouit subitement lorsqu’il arriva à un mètre de moi. Les yeux de Felcas ne purent trahir sa surprise en voyant un tel phénomène. Il lança alors plusieurs autres attaques psychiques, mais aucune n’eurent plus d’effet que la première. Pour la première fois depuis longtemps, Felcas ressentit une peur profonde le ronger de l’intérieur, plus atrocement que toutes les maladies qu’il avait transporté dans son corps meurtri. Il arrêta son incantation, paralysé, et comprit enfin ce qui se passait.

- Non ! Tu es… tu es… un Intouchable !


D’après les études entreprises par l’Ordo Hereticus, les pouvoirs psychiques dont jouissent les psykers, quelle que soit leur puissance, sont basées sur les processus électriques du système nerveux humains : ces petites impulsions qui voyagent de synapse en synapse et transmettent les informations, les messages et les décisions. La mutation qui les caractérise fait que certaines de ces synapses font intervenir l’énergie Warp au lieu de celle de leur propre corps, ce qui leur permet d’ouvrir un minuscule portail vers cette autre dimension, où ils peuvent puiser une puissance capable de lancer des éclairs, de démembrer un homme ou de faire sauter un char.

Les Intouchables possèdent cependant une mutation qui affecte le même phénomène, mais d’une autre manière. Cette mutation leur permet de s’affranchir des phénomènes électriques normalement nécessaires pour faire fonctionner leur système nerveux. De part cette nature particulière, les Intouchables ne possèdent aucune présence dans le Warp, là où les esprits des humains normaux sont autant de petites chandelles, et où ceux des psykers sont de véritables soleils flamboyants. Ils créent alors constamment une perturbation autour d’eux, un vide au sein des processus fondamentaux du cerveau qui fait disparaître toute énergie Warp pénétrant dans cette bulle. Cela a malheureusement aussi comme conséquence que l’on a tendance à oublier certains souvenirs et à se sentir mal à l’aise en leur présence. C’est en même temps une bénédiction et une malédiction, car si les psykers n’ont absolument aucune emprise sur eux, les Intouchables sont considérés comme des êtres sans âmes par la plupart des autres humains. C’est cette malédiction que je porte en moi.

Felcas trébucha sur l’une des énormes veines en reculant et tomba à la renverse, terrorisé. Je m’arrêtai à deux pas devant l’hérétique et observai l’effet qu’avait mon champ de négation sur lui. C’était comme si l’on venait subitement de couper le cordon ombilical d’un fœtus. Cette autre dimension avec laquelle il vivait depuis si longtemps, et qui était devenue l’essence même de sa vie, lui était désormais inaccessible. Une immense faiblesse s’empara de l’hérétique alors que ses liens avec le warp étaient coupés, et ses yeux fixèrent avec horreur le pieu anti-psyker qui luisait d’énergies crépitantes dans mes mains. Dans une intonation aussi monotone que rituelle, je récitai :

- Au nom de l’Empereur-Dieu sanctifié, je vous proclame extremis diabolus. Que votre âme damnée connaisse mille tourments dans les enfers du Warp.

Sur ces mots, je plantai mon arme dans son corps. Les huiles saintes dont elle était enduite le consumèrent de l’intérieur alors qu’il était agité d’intenses convulsions tout le long du corps. Sa peau s’embrasa l’instant d’après, et rapidement, il ne resta plus qu’un squelette fumant de l’homme qui avait été Klor Felcas. Immédiatement, les milliards de mouches qui nous assaillaient tombèrent sur le sol en une énorme masse infecte à l’odeur de soufre, et les surfaces organiques recouvrant la salle moururent aussitôt. Je regardai autour de moi, et vit que deux des hommes de mains de Kantores étaient morts, et un autre était étendu sur le sol, sa combinaison déchirée et de grosses blessures gangrenées recouvrant ses bras. Il était condamné. Les survivants se préparaient à lui administrer la bénédiction de l'Empereur en lui récitant les derniers sacrements.

Quant à l’inquisiteur, il observait calmement l’effet de la mort de Felcas sur tout ce qu’avait créé l’hérétique. Puis, subitement, il se tourna vers moi et je pu voir une grande admiration dans ses yeux. D’un pas lent, il s’avança vers moi mais tint ses distances, ses pouvoirs de psyker lui interdisant de s'approcher plus. Je ressentais dans son regard le besoin à peine contenu de vouloir me remercier à la manière d'un ami, par un simple contact de la main, mais ce genre de chose nous était interdit. Nous étions incompatibles, nos deux univers ne pourraient jamais se mélanger, pourtant il avait choisi de me recruter car il savait que mes pouvoirs lui seraient des plus utiles, comme l'avaient prouvé les évènements de ce soir. D’une voix presque paternelle, il me dit :

- Je suis très fier de toi, Asphar. Tu as agis en véritable agent de l’Inquisition.


- J’ai agis comme vous me l’avez demandé, fis-je avec modestie. Je n’ai été que l’objet de votre justice contre cet hérétique.

- Peut-être. Mais ce n'était pas n'importe quel ennemi que tu as vaincu là. Sans ton aide, jamais nous n'aurions la moindre lueur d'espoir contre lui. Et je te rappelle que c'est toi qui a retrouvé sa trace après que nous l'ayons perdu sur Cirith. Il est temps pour moi de te récompenser pour tes services rendus : dès que nous serons de retour à la Citadelle, j’utiliserai toute mon influence auprès des seigneurs de l’Ordo pour que tu sois nommé inquisiteur.
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MessageSujet: Re: Illuminati   Illuminati EmptyMer 15 Déc - 20:08

CHAPITRE DEUX : LA VÉRITÉ COMME BOUCLIER


815M41, Citadelle de l’Inquisition, Exodius, monde-ruche Hullorden, sous-secteur Antelis, secteur Hullerstorm

La planète Hullorden était caractérisée avant tout par sa surface à moitié recouverte d’installations humaines : des usines, des centrales énergétiques, et de gigantesques cité-ruches. C’était un monde industriel, le plus puissant de tout le sous-secteur Antelis, et il aurait sans doute été choisi comme monde-capitale si ce sous-secteur n’était pas sous la direction d’Ophelia-IV, la deuxième planète la plus sacrée de l’Imperium après Terra. Mais Hullorden était également un monde ravagé par la pollution, totalement étouffé par les divers rejets de l’activité humaine qui n’avait plus le luxe de se soucier de la nature depuis longtemps. La vie n’y était possible que grâce à d’énormes installations de recyclage d’atmosphère et l’évacuation par vaisseaux spécialisés de tous les déchets nocifs qui étaient ensuite déversés sur une autre planète du même système solaire, totalement inhabitée. Toute l’alimentation en nourriture était assurée par des matières premières importées des quatre coins du sous-secteur, principalement les agri-monde de Harvest et Jaxcius. Du fait de l’énorme quantité de gaz à effet de serre, la température moyenne au sol était écrasante et le ciel était en permanence recouvert d’un épais manteau nuageux aux fortes tendances orageuses. Les pluies y étaient très fortement acides, mais étaient déclenchées par des satellites de contrôle du climat avant qu’elles n’atteignent les cité-ruches, épargnant à la population d’avoir à se protéger des précipitations.

Pour être plus clair, je détestais cette planète. Il y a encore quelques siècles, le siège de l’Inquisition du secteur Hullerstorm était encore établi dans la cité-ruche Prioris sur Hullorden, mais heureusement les dirigeants des Ordos avaient fini par constater que cet environnement ne convenait plus pour la continuation de leur sainte tâche de protection de l’Humanité. C’est pourquoi ce que l’on appelle désormais la Citadelle de l’Inquisition fut bâtie sur Exodius, la deuxième lune de Hullorden, loin du désordre et de la sur-pollution de la planète. C’était une véritable forteresse gardée des troupes de choc en armure noire extrêmement vigilantes et protégée par une flotte de défense spéciale ainsi que par d’innombrables batteries anti-aériennes. Ses sombres donjons s’élevaient sur plusieurs centaines de mètres tandis que leurs geôles s’enfonçaient profondément dans le sol de la lune, là où étaient enfermés plusieurs des criminels les plus dangereux de tout le secteur Hullerstorm. Au centre de la Citadelle se trouvaient trois tours, chacune d’entre revêtue d’un métal différent pour représenter l’Ordo dont elle était le siège : celle de l’Ordo Malleus était toute d’or, celle de l’Ordo Xenos était de bronze, et celle de l’Ordo Hereticus affichait fièrement une surface argentée. C’était dans cette dernière que mon maître et moi devions nous rendre pour paraître devant le conseil des seigneurs inquisiteurs de notre Ordo.

Ilios Kantores leur avait déjà communiqué son désir de me faire nommer inquisiteur, et une réunion avait donc été décidée pour traiter cette affaire dans les plus brefs délais. Je devais passer devant les plus éminents membres de notre ordre qui évalueraient mes compétences et mon expérience avant de décider si, oui ou non, j’allais devenir l’égal de mon maître. Pour cette épreuve, Kantores avait insisté pour qu’aucun autre de ses acolytes ne nous accompagne, à l’exception du pilote de sa navette personnelle. Celui-ci posa son appareil sur l’une des plates-formes de la Citadelle après avoir présenté ses codes d’autorisation aux forces de défense orbitales, nous laissant enfin nous diriger à pas lents vers la tour d’argent. Alors que je marchais vers l’imposant édifice qui dominait le paysage lunaire, je prenais lentement conscience de l’importance de ce moment.

Mon maître portait sur lui une armure énergétique rouge sombre enveloppée dans une large cape noire, laissant cependant son visage dur découvert. Ses lèvres étaient serrées dans une attitude froide que confirmaient ses grands yeux noirs aux sourcils froncés. Des cheveux grisonnants coupés courts recouvraient son crâne, et plusieurs rides courraient en travers de son front et de ses joues pour se mêler aux cicatrices qu’il avait reçues au cour de ses enquêtes. Plus par désir personnel que par défaut de la science, il avait refusé d’employer des techniques de rajeunissement pour laisser l’âge durcir ses traits, ce qui lui donnait une allure assez noble. Il n’avait pas prit son marteau énergétique, beaucoup trop voyant, et avait opté pour un simple sabre tronçonneur de cérémonie.

Quant à moi, je portais une tenue qui avait une profonde signification pour moi : un uniforme en tissu bleu marine avec des plaques de protection blanches, le tout enveloppé dans une grande cape de cuir brun sombre. Il s’agissait de l’uniforme habituel des officiers des Légions Argentées d’Eridios, les régiments de la Garde Impériale provenant de ma planète natale. Car j’étais originaire d’une famille noble de ce monde, et qui avait une longue tradition militaire stipulant que le deuxième fils devait toujours s’engager dans l’armée pour entretenir la gloire de la famille. J’avais désiré garder un lien avec mon passé en suivant Kantores.

Mes cheveux noirs coupés mi-longs étaient coiffés en avant, de nombreuses mèches tombant sur mon large front, et sous lesquelles régnaient deux yeux vifs d'un bleu azur. Mon jeune visage avait une blancheur presque fantomatique, typique des humains originaires des planètes glaciaires qui donnaient généralement une peau très pâle. Ma joue gauche étaient marquée d'une longue cicatrice, la seule que j’ai jamais eu jusque là : elle partait en biais de sous ma pommette jusque sous mon oeil gauche, et se poursuivait ensuite vers le milieu de mon front. Cette blessure m’avait été causée par la baïonnette d'un hérétique à peine un an plus tôt. Je pense encore souvent à ce pauvre fou qu’un psyker possédé avait manipulé pour le pousser à se révolter contre l'Imperium qui veillait sur lui, comme tant d'autres individus de son genre. Si cet homme avait eut le bras un peu plus long d'un demi-centimètre, j’aurais perdu mon oeil.

Kantores présenta son insigne inquisitorial aux gardes surveillant la porte d’entrée de la tour et ceux-ci donnèrent aussitôt le signal d’ouverture. Les deux énormes battants s’ouvrirent dans un grincement métallique pour nous laisser pénétrer dans ce qui pourrait être considéré comme un hall d’entrée, avec des tourelles automatiques et une quantité incroyable de senseurs destinés à ne rien laisser passer qui ne disposait pas d’une autorisation. La chevalière de mon maître possédait les codes d’accès nécessaires pour désactiver ces sécurités, qui se retirèrent dès que les appareils eurent visualisés ces codes. Kantores ne se soucia même pas de ces formalités mécaniques et se dirigea droit vers la grande Salle du Conseil, où nous attendaient les seigneurs inquisiteurs rassemblés par ordre du maître de l’Ordo.

Lord Grégor Holken, le maître de l’Ordo Hereticus du secteur Hullerstorm, était un homme petit mais dont on ne pouvait douter qu’il était parmi les plus zélés agents de l’Empereur de part sa présence impérieuse et la force qui se dégageait de lui. C’était un psyker de très haut niveau qui avait vaincu un nombre impressionnant de sorciers et sorcières aux pouvoirs terrifiants à travers le secteur. Il quittait rarement la Citadelle depuis qu’il avait été nommé maître de l’Ordo voilà près de soixante ans, mais il ne rechignait pas à user de ses capacités psychiques pour interroger les hérétiques qui étaient enfermés dans les geôles de sa forteresse, dans le but de leur arracher le plus d’informations sur les ennemis de l’Imperium. Il était assis sur son trône au centre de la tribune des juges, entouré des seigneurs inquisiteurs qui avaient pu répondre à son appel, une demi-douzaine en tout. Je reconnaissais la plupart d’entre eux, mon rôle d’Interrogateur m’obligeant à connaître le plus grand nombre de choses possible dans tous les domaines imaginables. Fouillant dans ma mémoire, je tentais de me rappeler les philosophies de chacun d’entre eux alors que je les dévisageais.

Car l’Inquisition a beau être une institution fondée dans le but d’éliminer les ennemis intérieurs de l’Imperium, elle abrite en son sein plusieurs des plus féroces oppositions de pensées qui puisse exister dans l’Humanité toute entière. Chaque inquisiteur possède sa propre façon de concevoir les éléments constituant notre univers, ainsi que sa propre façon de combattre nos ennemis. Cela amène à des divergences d’opinions très importantes qui sont sujets à des conflits à l’intérieur même des Ordos, ne serait-ce que pour la question du combat contre le chaos. Ceux qui refusent indubitablement d’utiliser l’énergie Warp dans n’importe laquelle de ses formes, dans le but de préserver leur nature humaine, sont désignés comme des puritains. De l’autre côté, ceux qui pense que le chaos peut être combattu plus efficacement en employant ses propres armes et qui étudient donc avec intérêt la nature des démons ou des psykers, sont qualifiés de radicaux, et il ne faut pas grand-chose pour qu’ils soient considérés comme des hérétiques aussi abjectes que ceux qu’ils sont sensés traquer. Bien sûr, il ne s’agit que de deux extrêmes, mais entre eux se trouvent des milliers de mouvements de pensées tous aussi divergeant les uns que les autres. Dans l’assistance qui se trouve face à moi, je reconnais plusieurs personnes aux tendances puristes, ainsi que l’ultra-puritain Alkar Denator très reconnaissable dans son armure blanche éclatante. Ces seigneurs verraient certainement d’un bon œil qu’un Intouchable comme moi accède au rang d’inquisiteur, mais il y avait également là deux psykers notables qui ne manqueraient pas de me considérer avec dégoût, même si ce sentiment ne sera qu’une simple expression chimique de notre incompatibilité.

Mon maître Kantores n’avait eut à m’expliquer qu’une seule fois son mode de pensée pour que je le comprenne entièrement : par-dessus tout, Kantores croyait en la lumière de la Vérité. Car c’est dans le mensonge et le secret que commence toujours l’hérésie. Les ennemis de l’Imperium se cachent pour fuir la colère de la justice, en dissimulant la vérité de leurs sombres intentions. Un homme est donc un ennemi de l’Inquisition à partir du moment où il tente de dissimuler des informations, qu’il soit simple citoyen, noble, cardinal ou même inquisiteur. Aucun membre de notre Ordo ne doit avoir de secret pour quiconque de son entourage ou pour ses supérieurs. Ainsi, il s’assure de rester dans le droit chemin, guidé par ses semblables au moindre faux pas qu’il peut commettre. Kantores appelait cela le credo de la Vérité, et ses collègues le respectaient principalement pour cela. Il n’avait jamais dissimulé le moindre détail sur ses enquêtes ou même sur sa propre vie. Tout en lui était d’une transparence irréprochable, une chose dont il était très fier et qu’il s’était juré de conserver jusqu’à sa mort.

Cependant, il ne m’avait jamais forcé à marcher dans cette voie. Un soir, alors que nous nous préparions à une attaque contre le repère d’un hérétique sur Wenks, il m’avait dit que chaque inquisiteur devait choisir la voie qui lui correspondait le mieux. Car chaque être humain possède sa propre façon de penser, son propre manuelle de raisonnement intérieur, qui lui ouvre ou ferme les portes de certaines idéologies. Malgré ma nature d’Intouchable, Kantores me préférait parmi tous ses acolytes car je possédais en moi une volonté et une force intérieure sans pareil. Tout au long de ces treize années passées à le servir, j’avais appris tant de choses sur le corps, l’âme, et le warp. Et tout au long des quatre semaines de notre voyage jusqu’à Exodius, Kantores m’avait préparé à ce rituel d’évaluation des interrogateurs que l’on nomme l’Epreuve.

- Qui se présente devant nous ? demanda rituellement Lord Holken.
- Un serviteur de l’Empereur, répondis-je. Pur de corps, d’esprit et d’âme.

Je me tenais debout aussi droit que possible devant l’assemblé, tandis que Kantores allait s’assoire sur un siège placé non loin à son attention. Je ne pouvais pas détacher mes yeux des hauts inquisiteurs qui se trouvaient face à moi.

- Asphar Silverstein, continua le maître de l’Ordo, pourquoi êtes-vous ici ?
- Pour prouver ma force et ma foi devant mes juges.
- Alors qu’il en soit ainsi.

Pendant plus de trois heures, je répondis aux questions des seigneurs sans jamais mentir ni montrer la moindre hésitation. Ils m’interrogèrent sur les bases fondamentales de l’Inquisition, sur les devoirs qu’avaient ses membres et sur l’expérience que j’avais tirée au service de mon maître dans tous les domaines possibles et imaginables. Ils me posèrent également des questions plus personnelles, comme à propos de mes origines, de ma famille, et de la raison pour laquelle j’étais entré au service de Kantores. Sans cacher le moindre détail, je leur répondais.

Lorsqu’ils n’eurent plus de questions à poser, Lord Holken activa un champ d’isolement, afin de les hauts inquisiteurs puissent délibérer en privé. Je profitai de cet instant pour tourner mon regard vers mon maître, dont le sourire de satisfaction me suffit pour savoir qu’il était fier de moi. J’avais attendu ce moment depuis si longtemps, parfois avec impatience et parfois non, mais toujours avec une certaine appréhension. Toutefois, à cet instant, je n’avais plus aucune crainte. Je restais là un long moment, immobile, simplement à réfléchir sur tout ce que j’avais accompli jusqu’ici.



802M41, monde minier Eridios, sous-secteur Telinsk, secteur Hullerstorm

Ma famille, la noble famille des Silverstein, était propriétaire de l’un des premiers chantiers navals du secteur Hullerstorm en ce qui concernait les vaisseaux marchand, et possédait également près d’un dixième des terres de la planète Eridios. C’était à ce petit monde froid et inhospitalier que je devais la pâleur de ma peau, ainsi que mon tempérament glacial. Il avait été ma maison jusqu’à ce que je rencontre l’inquisiteur Illios Kantores au cours d’une tragédie qui me laissa l’un de mes plus terribles souvenirs.

A cette époque, mes capacités anti-psykers ne s’étaient pas encore manifestées et j’étais lieutenant dans les Légions Argentées d’Eridios. Je passais mon temps à entraîner durement mes troupes dans les montagnes de ce monde glaciaire pour qu’ils soient correctement endurcis avant d’être envoyés sur l’un des innombrables champs de bataille de la galaxie, où la grande part d’entre eux y perdraient la vie. Lors d’une de mes permissions, j’étais revenu au château de ma famille où mon frère aîné, Julius, venait tout juste de prendre la tête de la famille Silverstein, comme le voulait la tradition. Tout avait l’air de se passer merveilleusement bien jusqu’à ce qu’un homme en armure accompagné d’une suite d’individus en arme ne pénètre de force dans le château et n’exige de voir mon frère. Cet homme n’était autre qu’Ilios Kantores, et il avait rassemblé un grand nombre de preuves affirmant que Julius avait vendu son âme à l’une des sombres puissances du Warp en échange de dons hérétiques.

C’est là que mon propre frère pris en otage ma sœur cadette, Helena, avant de chercher à s’échapper en usant de pouvoirs psychiques terrifiants qui prirent au dépourvu Kantores et ses hommes de main. Afin de le ralentir pour donner une chance à l’inquisiteur de l’arrêter, je me suis mis vaillamment sur son chemin en le menaçant avec mon épée d’officier. D’une frappe psychique, il m’envoya violemment contre un mur où je manquai de perdre connaissance. Il ne faisait aucun doute que je n’étais pas de taille à l’affronter. Mais par un coup du sort, cette attaque fut le déclencheur d’une mutation génétique qui sommeillait depuis des années à l’intérieur de mon corps, et qui s’activa quasi instantanément à travers l’ensemble de mon système nerveux pour l’isoler complètement des énergies du Warp, me transformant pour toujours en Intouchable.

Face à ma nouvelle nature, Julius vit ses pouvoirs disparaître aussitôt et un immense malaise s’emparer de son être. Alors qu’il relâchait faiblement son emprise sur Helena, j’en profitais pour l’assommer du pommeau de mon épée, le faisant s’effondrer par terre. C’est ainsi que se déroula ma rencontre avec l’inquisiteur Ilios Kantores. Celui-ci avait été impressionné par la détermination avec laquelle je m’étais opposé à mon frère malgré ma faiblesse initiale, une force de caractère extrêmement louable dans ces temps de ténèbres. De plus, les Intouchables étaient des individus particulièrement rares et précieux que tout inquisiteur apprécie d’avoir à porté de la main pour contrer les dangereux pouvoirs du Warp, même s’ils étaient eux-mêmes des psykers comme Kantores.

C’est pourquoi l’inquisiteur, une fois Julius placé en chambre de détention anti-psychique, me proposa d’entrer à son service pour devenir un fervent protecteur de l’Imperium. En tant que deuxième frère derrière Julius, je devenais héritier de la famille, mais toute mon éducation m’avait préparé à servir l’Empereur par les armes, et non la diplomatie de la noblesse. Je n’avais ni les compétences ni la sagesse nécessaire pour ce rôle, alors que mes nouvelles capacités me permettaient d’accomplir de bien plus grandes choses si je suivais Kantores. Ainsi, je laissai les rênes de la famille à ma sœur cadette et quittai Eridios pour devenir un agent de l’Ordo Hereticus, d’abord sans trop savoir à quoi je m’exposais réellement, je l’avoue. Mais quelques mois plus tard, j’étais devenu l’un des hommes de main les plus zélés de Kantores.



815M41, Citadelle de l’Inquisition, Exodius, monde-ruche Hullorden, sous-secteur Antelis, secteur Hullerstorm

Quand le champ d’isolement fut enfin désactivé, je quittai mes souvenirs pour tourner immédiatement la tête vers l’assemblée. Leur délibération avait été plutôt rapide, à peine une dizaine de minutes, ce qui était soit très bon, soit très mauvais. Les visages des inquisiteurs étaient totalement neutres, mais je savais que ce n’était qu’un masque qu’ils portaient habituellement lors de ce genre d’évènement. Ce fut Lord Holken qui prit la parole pour annoncer :

- Asphar Silverstein. Par l’autorité qui m’a été conférée, je vous nomme inquisiteur de l’Ordo Hereticus. Puissiez-vous user de ces pouvoirs pour défendre l’Humanité au nom de l’Empereur en accomplissant la Sainte Mission qui a été confiée à cet Ordo.
- Je saurai me montrer digne de cette décision, seigneur, répondis-je en m’inclinant.
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MessageSujet: Re: Illuminati   Illuminati EmptyJeu 16 Déc - 19:49

CHAPITRE TROIS : NOUVELLE VIE



Quartiers riches de la ruche Prioris, monde-ruche Hullorden, sous-secteur Antelis, secteur Hullerstorm.

Mon maître avait tenu à ce que nous fêtions l’évènement entre nous, dans sa demeure personnelle des hauts quartiers de la cité-ruche Prioris sur Hullorden. Contrairement à moi, il n’avait pas la même aversion pour cette planète et s’y était établi pour rester suffisamment près du siège de l’Ordo, où il consultait souvent les archives pour ses enquêtes. Il avait acheté tous les appartements sur deux étages complets d’un luxueux immeuble, et les avait ensuite aménagés selon ses convenances personnelles. Il y avait là plus de trente serviteurs de Kantores qui y vivaient presque en permanence, gérant les différentes affaires dont l’inquisiteur n’avait pas le temps de s’occuper. C’était également un lieu très bien protégé, bardé de détecteurs, de verrous multi-codes et de systèmes défensifs qu’il faudrait des heures à contourner même pour une personne experte. Aucune personne ne faisant pas de l’équipe de Kantores n’y avait jamais mis les pieds depuis qu’il l’occupait. Mais ce jour là, il y eut une exception.

Helena, ma sœur cadette que je n’avais plus revue depuis mon départ d’Eridios, m’attendait dans le grand salon en buvant l’un des grands crus de la réserve de Kantores, confortablement installée dans un épais fauteuil de cuir blanc. Elle était ravissante dans sa robe légère de soie bleu turquoise à col montant, ses avant-bras enveloppés dans de délicats gants blancs affichant l’emblème de notre maison : un aigle aux ailes déployés et tenant un serpent entre ses serres. Les longs cheveux noirs d’Helena étaient dressés en un chignon très soigné, et ses yeux d’un bleu profond me fixaient avec une lueur bienveillante comme à son habitude. Contrairement à la plupart des femmes de notre maison, Helena ne mettait pas de fond de teint pour maquiller la pâleur naturelle de son visage, car elle cultivait ses origines avec un amour tout particulier. Pour elle, rien n’était plus important.

Dès qu’elle me vit, elle posa délicatement son verre et se leva. En trois pas je fus devant elle et l’embrassai fraternellement, laisser s’écouler une grande joie de mon regard qu’elle ne manqua pas de remarquer.

- Je suis si content de te revoir, Helena, lui dis-je.
- Moi aussi, Asphar.
- Comment se passent les choses sur Eridios ?
- Tout va très bien, merci. Je viens d’ailleurs tout juste de conclure une vente de quinze vaisseaux à une guilde marchande sur Ouragos. La plupart des autres chantiers devraient être terminés dans les temps et les mines restent productives.
- Je vois que j’ai eu raison de te laisser les rênes de la famille. Père et mère doivent être très fiers de toi.
- Ils seront encore plus fier de toi, Asphar, lorsque je leur apprendrai que tu es devenu Inquisiteur. Tu sais, même si ce… pouvoir que tu as manifesté la dernière fois qu’on s’est vu les a quelque peu effrayé, ils ont toujours été persuadés que tu accomplirais de grande choses.

Alors que je la revoyais, resplendissante de joie et de pureté, je savais que j’avais pris la bonne décision en lui confiant l’avenir de la maison Silverstein. Contrairement à Julius qui avait été corrompu par le pouvoir, Helena possédait une sagesse immense et une modestie qui la mettait totalement à l’abri des pièges moraux qui frappaient habituellement les grandes maisons.

- C’est… c’est le même uniforme que quand tu es parti ! remarqua-t-elle en voyant la légère brûlure située au niveau de l’épaule gauche, causée par la frappe psychique reçue lors de mon affrontement avec Julius. Tu as continué de le porter tout ce temps ?

Cette tenue avait une grande signification pour moi, car tout comme Helena, je chérissais énormément mes origines et je n’étais pas peu fier d’avoir servi dans les Légions Argentées d’Eridios. Même si je n’avais jamais participé à des combats réels durant cette période, j’étais un officier militaire de carrière, ma famille m’avait préparé dès ma naissance à cette destinée, une éducation que je ne souhaitais pas oublier.

- J’ai beaucoup de mal à le tenir en état, avouais-je, mais j’aurais encore plus de difficulté à porter autre chose.
- C’est bien mon grand frère préféré, ça.

Elle me prit dans ses bras et m’enlaçant avec une force que je ne lui soupçonnais pas. Le fait qu’elle me dévoile tant de tendresse me touchait profondément. Mais soudain, Helena fut prise d’une violente migraine qui l’obligea à s’écarter rapidement pour retourner à son siège, tenant sa tête comme si son poids venait de tripler. Elle donnait l’impression d’avoir eu son crâne compressé par une force colossale et ses forces physiques avaient quelque peu diminué également.

- Qu… qu’est-ce qui m’arrive ? demanda-t-elle d’une voix faible. Est-ce que c’est le vin ?
- Non Helena, répondis-je avec regret, c’est ma faute. Ce pouvoir, comme tu dis… je ne peux pas le maîtriser. Je suis désolé… j’aurais dû te prévenir. Il s’exprime en permanence et affecte toute personne qui m’approche de trop près. Même quelqu’un n’étant pas un psyker peut en ressentir les effets, souvent des nausées ou des migraines, car les humains normaux sont habitués à ressentir une infime partie du Warp.
- Ce doit être difficile de vivre avec cela, dit-elle avec un regard chagriné alors que la douleur disparaissait peu à peu.
- J’ai dû m’y adapter. Ce n’est pas facile tous les jours de ne pas pouvoir être proche des autres, surtout de ceux qu’on aime. Mais tu as encore de la chance, car tu n’es pas une psyker. Maître Kantores, par contre, je ne peux pas l’approcher à moins de cinq mètres sans l’affaiblir considérablement.
- Ce pouvoir a été très dur à vivre pour nous deux, intervint mon maître. Néanmoins, cela ne t’as pas empêché de devenir ce que tu es aujourd’hui. Et maintenant, si nous commencions à célébrer ça ?

La fête fut somptueuse. Helena avait amené avec elle de nombreux et délicieux mets en provenance d’Eridios qui nous rafraîchirent les sens, et Illios n’avait pas non plus ménagé ses finances ni ses serviteurs. Tous les hommes de main de mon maître participaient à l’évènement, me félicitant tous plusieurs fois tout au long de la soirée. Plusieurs d’entre eux étaient d’excellents camarades avec lesquels j’aimais converser durant nos missions, mais il ne fallait pas oublier qu’ils étaient eux aussi de dangereux agents de l’Inquisition aux capacités aussi surprenantes qu’efficaces. Nous racontâmes à Helena plusieurs de nos aventures, dont elle ne perdit pas une miette. Parfois, nous n’étions pas d’accord sur un point du récit et il fallait débattre pour savoir qui avait raison, ce qui nous mena à des heures bien tardives sans que nous ayons conscience du temps qui passe.

Lorsque la fête toucha à sa fin, Helena vint me voir, faisant un effort pour entrer dans ma sphère de négation, et posa sa main sur mon épaule en disant :

- Asphar, j’ai quelque chose à t’offrir.

Curieux, je la regardai faire un signe à l’un des serviteurs d’Illios qui apporta une boîte en bois verni qui ressemblait plus à une petite caisse, faisant environ cinquante centimètres dans toutes les dimensions et frappée de l’emblème de notre famille. J’ignorai ce que contenait cette caisse, mais je savais que cela devait être quelque chose de particulièrement important.

Helena ouvrit le couvercle, et je pus voir à l’intérieur deux plaques de protection d’avant-bras blancs équipés de griffes énergétiques rétractables, dont les lames luisaient d’un éclat jaune vif presque solaire.

- Ce sont les Serres d’Eridios, m’annonça Helena, les armes d’honneur de notre famille. Elles ont été forgées voilà plus de sept cent ans et plusieurs de nos ancêtres parmi les plus glorieux ont combattu avec pour vaincre les ennemis de l’Imperium. Et aujourd’hui, il est tout à fait normal qu’elles te reviennent.

Je pris l’une des merveilleuses armes entre mes doigts. Elles étaient conçues pour laisser la main de l’utilisateur totalement libre dans un simple gant de tissu, même lorsque les lames étaient sorties. Elles se fixaient sur les avant-bras et servait en même temps d’arme et de bouclier, les plaques de protections en titanium pouvant encaisser même les pires dégâts. Je les soupçonnai d’ailleurs de renfermer un système de champ réfracteur pour dévier les projectiles légers, et Helena confirma aussitôt mes pensées par un simple signe de tête. C’étaient vraiment des armes magnifiques. Profondément ému, je dis à ma sœur :

- C’est le cadeau idéal pour ce genre de circonstance. Comment est-ce que je pourrais jamais te remercier ?
- Tu auras tout le temps de trouver, répondit-elle en me faisant une petite tape sur le nez. J’espère que tu passeras me voir souvent.
- Je te le promets.


Le lendemain, je me réveillai avec une bonne humeur comme je n’en avais pas connu depuis longtemps. Enfilant mon uniforme, je rejoignis Illios à la salle à manger, pour prendre un petit déjeuné assez énergique. Helena avait malheureusement dû repartir après la soirée, le travail sur Eridios ne lui laissant pas beaucoup de temps libre. Mais je ne m’en faisais pas trop, car j’avais la ferme intention d’aller lui rendre visite bien assez tôt.

- Asphar, me fit soudain Illios. Je pense que tu devrais immédiatement débuter une enquête.
- Vous croyez ?
- Lord Holken s’attend à ce tu commences à œuvrer rapidement. Plus tôt tu obtiendras des résultats, plus tu resteras dans ses bonnes grâces. Il faut savoir être très diplomatique avec l’Inquisition, même lorsque tu travailles pour elle.
- Et vous avez quelque chose dont je puisse me charger ?

Illios laissa s’échapper un petit rire, ce qui me laissa pensé qu’il avait déjà tout prévu depuis longtemps. Ce n’était pas le genre d’homme à faire les choses à moitié. Il m’avait formé et il m’avait fait nommer, et je doutai fortement qu’il n’ait pas déjà deux ou trois enquêtes à me proposer.

- En fait, m’avoua-t-il, je voudrais que tu reprennes une affaire que j’ai laissé tombé il y a quelques temps.
- De quoi s’agit-il ?
- A l’époque, ce n’était qu’une histoire de psykers renégats qui causaient quelques problèmes sur une cité-ruche de la planète Vogen, dans le quadrant de Volkmar, mais ça a empiré. C’est devenu une véritable révolte. La ville est à feu et à sang depuis deux mois, et les forces de la garde impériales ont été envoyées pour tenter de mater la rébellion. Cela fait plus de cinq semaines qu’ils essayent de capturer les psykers qui dirigent le soulèvement, sans succès.
- Vous voudriez donc que je m’en occupe ?
- Oui. Corrige l’erreur que j’ai faite en ne traitant pas cette affaire immédiatement. Trouve les chefs rebelles et neutralise-les par tous les moyens. Si jamais la révolte se propageait sur d’autres cité-ruches de Vogen, la situation pourrait devenir catastrophique.

Je me levai brusquement de ma chaise et m’inclina devant Illios en lui disant simplement :

- J’accepte.
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MessageSujet: Re: Illuminati   Illuminati EmptyDim 19 Déc - 19:33

CHAPITRE QUATRE : LA CITÉ ASSIÉGÉE


La Falaise des Tempêtes, monde-ruche Vogen, sous-secteur Volkmar, secteur Hullerstorm.

Depuis le bord de la falaise rocheuse où avait été établi le quartier général des forces impériales, j’observais le bombardement orbital s’abattre sur la cité-ruche de Dienk avec une violence terrifiante, pulvérisant des bâtiments par dizaines et rasant des quartiers entiers en un rien de temps. Les officiers de la Marine Impériale savaient pertinemment que ce n’était qu’une dépense inutile de munition, l’ennemi s’était depuis longtemps retranché dans les niveaux inférieurs de la ville cyclopéenne, mais le commandant Xarlos qui dirigeait le siège estimait que cela pouvait affaiblir le moral des hérétiques avant l’assaut. Cela faisait à peine une heure que le bombardement avait commencé et déjà la moitié de Dienk avait été transformée en un amas de ruines fumantes.

Cette ville de taille gigantesque était constituée de plus de vingt-sept niveaux habitables qui se superposaient les uns sur les autres en donnant à l’ensemble une structure pyramidale. Seule la périphérie de chaque niveau se trouvait alors exposé à l’air libre et donc aux armes navales de la flotte, cette zone exposée étant large d’environ deux kilomètres, le reste constituant un environnement urbain sombre, illuminé uniquement par les lumières artificielles de la ville. Du temps où elle encore l’un des principaux centres de population de Vogen, la cité-ruche Dienk abritait plus de trente millions de personnes, réparties selon leur fonction ou leur classe sociale dans les différents étages de la ville avec au sommet, les bâtiments des institutions impériales comprenant principalement le palais administratif.

A mon arrivée ici, j’avais été surpris de découvrir que les forces de la Garde Impériales envoyées mater la rébellion venaient tout juste d’arriver sur place, débutant leur campagne par une technique de siège classique avec l’emploi immodéré d’artillerie terrestre et navale. Il y avait là deux régiments déployés dans ce conflit : le 340ème des Faucons de Dunerre et le 847ème des Gardes de Fer d’Hullorden. Le commandant Xarlos faisait partie des troupes d’Hullorden et appliquait donc une stratégie de guerre d’usure comme son armée avait l’habitude de suivre depuis sa création, attendant que l’ennemi soit suffisamment affaibli pour mener une charge massive avec ses larges effectifs de chars et de compagnies mécanisées, ainsi qu’avec les troupes aéroportées dunerriennes. Mais je n’étais pas là pour donner des conseils en matière de guerre à grande échelle. Ma mission était de traquer les psykers renégats qui avaient poussé la population de Dienk à se rebeller pour que ce fléau soit écrasé dans l’œuf et qu’il ne puisse plus se propager.

D’après les renseignements que j’avais obtenus des membres de l’état-major, la quasi-totalité de la population de Dienk semblait s’être soulevée d’un seul coup sans aucun signe avant-coureur. Cette révolte avait été si soudaine qu’en une seule journée, la cité-ruche toute entière était passée sous le contrôle des hérétiques, écrasant toute résistance loyaliste. Même le palais du gouvernement de la cité n’ayant pas réussi à résister à cette attaque en masse. Le bombardement orbital était donc d’une certaine manière justifié car même s’ils étaient composés de soldats professionnels et bien entraînés, les deux régiments de la Garde présents sur le théâtre des opérations étaient nettement moins nombreux que les trente millions de citoyens renégats. J’espérais simplement que je n’aurais pas à attendre trop longtemps avant de pouvoir entrer dans la ville.

Détachant du regard cette démonstration de force brute, je me tournais vers la tente de l’état-major où avait été installé le matériel nécessaire pour coordonner les forces impériales rassemblée sur place. Je n’avais plus besoin de présenter mon insigne inquisitorial aux gardes postés à l’entrée, car la nouvelle de mon arrivée s’était déjà ébruitée à travers les deux régiments aussi rapidement qu’une trainée de poudre. Lorsqu’il me vit arriver, le commandant Xarlos perdit l’expression de satisfaction qu’il exprimait jusque-là et serra un peu plus nerveusement la liasse de papier que son officier des communications venait de lui remettre. Dès notre première rencontre, j’avais bien sentit qu’il ne m’aimait pas beaucoup. Probablement ma nature d’Intouchable, ou alors l’autorité inquisitoriale que je représentais, ou encore le fait qu’il devait bien avoir trois fois mon âge et un ego facilement froissable quand il s’agissait de recevoir des ordres. De toute façon, je n’attendais de lui qu’une entière coopération, et non une entente cordiale.

- Vous en avez eu assez du spectacle, inquisiteur ? demanda-t-il avec une pointe de contrariété dans la voix.

Volontairement, j’ignorais ses paroles pour en venir immédiatement au plus important :

- Quand comptez-vous lancer l’assaut ?

- … Dans près d’une demi-heure, lorsque la flotte aura terminé de raser les zones apparentes de la ville.

- Et quelle sera votre tactique ?

Je sentis clairement que son humeur devenait de plus en plus mauvaise rien qu’à la moue horrible que dessinait son faciès ridé, mais je devais clairement affirmer mon autorité sur lui. Essayant de garder son calme, le commandant se dirigea vers la table stratégique où un projecteur holographique affichait une vision en trois dimensions de la cité-ruche. L’image était rafraîchie en tant réelle grâce à une liaison directe avec les senseurs longue portée des vaisseaux de la flotte, ce qui permettait d’observer l’état général de la structure.

- L’Administratum nous a ordonné de raser Dienk intégralement, expliqua-t-il. Pour cela, nous allons pénétrer dans la ville avec nos compagnies blindées en sept endroits différents pour y établir des avant-postes. Une fois les premières positions défensives établies, nous attendrons la contre-attaque ennemie qui se brisera sur nos lignes et nous permettra d’éliminer un grand nombre d’hérétiques. Par la suite, nous devront faire avancer nos troupes à travers le premier niveau pour sécuriser les cinq cent quatre-vingt-six piliers de soutient qui maintiennent les niveaux supérieurs de la ville. En les détruisant, nous feront s’effondrer Dienk dans sa totalité.

- Avez-vous une estimation du temps qu’il vous faudra pour cela ? Fis-je d’une fois neutre.

- Pas plus de trois mois, je l’espère. Ces traîtres sont peut-être nombreux, mais ils ne disposent d’aucun armement sérieux pour s’opposer à nous. Ils seront écrasés sous les chenilles de nos chars comme un insecte sous le talon d’une botte.

- Sauf que vous devez parvenir à gérer trente million de ces insectes, commandant. Pensez-vous que ce sera aussi simple que cela ?

- Il y aura des pertes, cela est certain, surtout durant les premiers engagements lorsque nous devront découvrir les moyens et la stratégie adverse. Mais je reste très optimiste quant à notre capacité à réussir.

- Quoi qu’il en soit, je vais devoir mobiliser une partie de vos forces dans le cadre de mon enquête.

Le visage du commandant eut un rictus presque imperceptible mais qui trahissait clairement son mécontentement. Sans attendre qu’il se remette de mes paroles, je continuai :

- J’ai besoin de cinq compagnies aéroportées complètes pour prendre position sur le dernier niveau de Dienk. Je suis certain que les chefs hérétiques doivent se cacher quelque part dans les niveaux supérieurs, et il est vital qu’ils soient neutralisés au plus vite. Cela brisera le moral de la population, ce qui facilitera grandement votre avancée dans la ville.

A vrai dire, je n’étais absolument pas certain que les psykers renégats dirigeant la rébellion se trouvaient là. J’avais simplement une intuition et maître Kantores m’a appris à toujours faire confiance à ses intuitions, car c’est à travers elle que l’Empereur nous transmet ses conseils, mais si j’avais dit au commandant Xarlos que je comptais mobiliser cinq compagnies entières sur la simple base d’une intuition, il aurait certainement été moins enclin à coopérer.

- Bien, dit-il dans un soupire de résignation. Je vais vous détacher cinq compagnies dunerriennes pour vous assister dans votre chasse. Je doute que vous puissiez aller loin avec si peu d’infanterie, mais après tout c’est votre problème.


Les troupes que j’avais réclamées étaient constituées des compagnies n°12 à 16 du 340ème de Dunerre, et étaient embarquées dans un grand nombre de navettes Valkyries ainsi que dans une demi-douzaine de transporteurs Gemini. Ces vaisseaux typiques de l’armée Dunerrienne pouvaient être considérés comme les équivalents impériaux des Thunderhawk de l’Adeptus Astartes. Faisant environ vingt mètres en longueur, six en largeur et cinq en hauteur, ils pouvaient transporter plus de quarante-cinq fantassins chacun ainsi que deux véhicules légers, et disposait d’un armement assez polyvalent. Ces vaisseaux étaient l’équilibre idéal entre capacité de transport, manœuvrabilité, résistance et puissance de feu, ce qui en faisait les piliers de la stratégie d’attaque rapide des régiments de Dunerre, célèbres pour leurs assauts aéroportés.

Pour le moment, ces troupes et leurs transporteurs étaient encore en train de se préparer à partir, le feu vert de l’état-major étant sur le point d’être donné. Le commandant Xarlos souhaitait que les forces d’attaque pénètrent dans la ville le plus rapidement possible dès que le bombardement orbital cesserait afin que l’ennemi n’ait pas le temps de réorganiser ses défenses à la périphérie de Dienk. Au loin, on pouvait encore entendre le bruit des explosions qui semblaient se faire de plus en plus nombreuses, comme si la flotte cherchait à prouver quelque chose avant de devoir faire taire ses canons.

J’avais déjà rencontré des troupes dunerriennes durant certaines de mes enquêtes auprès de mon maître. C’étaient des soldats courageux aux tactiques agressives mais très efficaces, qui comptaient sur la grande mobilité de leurs compagnies aéroportées pour frapper les points faibles de l’ennemi ou effectuer des manœuvres de contournement. Leurs débarquements par navettes étaient célèbres dans le secteur Hullerstorm et même en dehors, mais si j’avais pu en observer un certain nombre jusqu’à maintenant, je n’avais encore jamais eu l’opportunité d’en vivre un directement. Accroché à mon siège par des sangles parmi les hommes et les femmes de la 15ème compagnie, j’observais les visages résolus de ces combattants dont les visages exprimaient aléatoirement l’excitation, la fierté ou l’inquiétude. Je ne devais pas me voiler la face : certains d’entre eux devaient voir d’un très mauvais œil le fait de devoir suivre les ordres d’un inquisiteur, celui-ci pouvant très bien les envoyer à une mort certaine.

Soudain, l’état-major ordonna l’ordre de départ et notre pilote fit décoller la navette pour la diriger vers la cité-ruche. Le léger tangage de l’appareil nous secoua l’estomac le temps qu’il se stabilise pour adopter une trajectoire directe vers le vingt-septième et dernier niveau de Dienk, notre objectif. C’est lorsque nous ne fûmes plus qu’à une demi-douzaine de kilomètres que le bombardement orbital cessa pour nous laisser le champ libre. Les parties apparentes de la cité-ruches avaient été totalement dévastées, les plus hauts bâtiments n’étant plus que des monceaux de gravas et de poussières où subsistaient quelques rares ruines dont la hauteur ne dépassait pas la dizaine de mètres.

Le dernier étage de Dienk était sans doute celui qui avait le plus souffert. Alors qu’il y a encore quelques heures il comptait les plus beaux édifices de la cité-ruche, sa surface n’était plus recouverte que par des de vastes étendues de dunes poussiéreuses d’où s’échappaient encore des vapeurs là où les dernières frappes étaient tombées. Il n’y avait pas âme qui vive, mais cela ne durerait certainement pas longtemps. Les cinq compagnies aéroportées placées sous mes ordres atterrirent au centre du vingt-septième niveau, là où devait se trouver l’unique accès vers les niveaux inférieur et donc le seul endroit par-lequel les hérétiques pourraient venir nous attaquer. En quelques instants, les quelques 800 soldats s’étaient dispersés parmi les ruines pour explorer les environs et établir un périmètre de défense avec leurs équipes d’armes lourdes. Des caisses de matériels furent ensuite déchargées pour établir un poste de commandement ainsi qu’une réserve de munitions pendant que les pilotes coupaient leurs moteurs et que les techniciens vérifiaient leurs auspex à la recherche d’activité ennemie. Jusque-là, tout se passait plutôt bien.

- Seigneur, fit soudain le capitaine Jorus de la 15ème. Nous avons découvert l’accès vers les niveaux inférieurs. Quels sont vos ordres ?

- Je vais partir en reconnaissance avec deux de vos pelotons. Restez en contact et tenez-vous prêts à envoyer des renforts si nécessaire.

- Comme vous voudrez, seigneur.

Si je devais qualifier le capitaine Jorus en un seul mot, je dirais « professionnel » : il ne cherche jamais à savoir quelle raison se cache derrière un ordre et se contente simplement de l’appliquer avec une application difficilement égalable. Cela lui évite de se poser trop de question et lui permet de se concentrer uniquement sur sa mission. J’espérais simplement qu’il serait également capable de prendre de bonnes initiatives si les choses ne se déroulaient pas comme prévu.

L’accès vers le vingt-sixième étage était un énorme monte-charge dont la plate-forme faisait près de quinze mètres sur dix, suffisamment pour y placer un char super-lourd de classe Baneblade mais pas assez pour les soixante-dix soldats qui m’accompagnaient et leur matériel. Il allait falloir faire le voyage en deux fois, et c’est pourquoi je choisis d’emmener avec moi les escouades de vétérans et d’armes lourdes de façon à disposer de la plus grande puissance de feu au cas où les hérétiques nous attendraient déjà en bas.

La descente me sembla durer une éternité alors que la plate-forme parcourait les quelques centaines de mètres qui séparaient les deux niveaux de la cité-ruche. Le conduit du monte-charge nous empêchait de voir ce qui nous attendait en contre-bas, mais je doutais fortement que l’ennemi soit au courant de notre présence si tôt après la fin du bombardement, ou plutôt du moins je l’espérais…

Lorsque le monte-charge s’arrêta enfin et que la double-porte blindée s’ouvrit devant nous, ce fut pour nous présenter un décor ténébreux où aucune lumière ne brillait et dont silence était aussi pesant que l’air qui était chargé de poussières. Les soldats qui m’accompagnaient activèrent les torches intégrées sous les canons de leurs fusils lasers tandis que les chefs d’escouade mettaient en marche la vision nocturne de leurs casques. Le lieutenant Hekman qui commandait le premier peloton me passa des lunettes spéciales qui me permirent de mieux observer le décor urbain qui nous entourait.

Ce niveau avait été le quartier riche de Dienk, le lieu d’habitation des familles nobles ou bourgeoises et des privilégiés de la société, avec leurs résidences luxurieuses, leurs parcs artificiels et leurs avenues resplendissantes. Désormais, tout n’était que ruine, les bâtiments s’étant effondrés des suites des violentes secousses provoquées par le bombardement qui avaient eu le même effet qu’un tremblement de terre de grande magnitude. Les dégâts structurels étaient énormes si l’on oubliait la dévastation totale qui avait frappé les parties émergeantes de la cité-ruche, et à bien y réfléchir ce n’était pas une bonne chose pour nous car il serait nettement plus difficile de trouver des positions facilement défendables dans tout ce chaos.

Alors que le monte-charge remontait pour aller chercher le reste de l’expédition, je demandais au lieutenant Hekman d’établir notre campement le plus près possible de celui-ci afin d’en protéger l’accès. Pendant ce temps, je choisissais l’une des escouades de vétérans pour explorer les ruines et chercher des traces des hérétiques et surtout des psykers qui avaient créé cette rébellion. Les vétérans dunerriens étaient tous équipés de visions nocturnes intégrées à leur casque, ce qui nous permettait d’avancer discrètement et donc d’éviter d’attirer l’attention. Equipé de mon traqueur psy, j’avançais à la tête de l’escouade au milieu des ténèbres et surveillant toutes les lignes de tirs possibles comme je l’avais appris, me fondant parmi les ombres avec une habilité que mon escorte imitait plutôt bien. Notre traque dura plus d’une demi-heure dans les environs immédiats du monte-charge, et je ne trouvai absolument aucun indice sur une quelconque présence récente des hérétiques dans ce secteur. Ne voulant pas pousser le risque trop loin, je décidai de retourner au camp afin de rassembler une plus grosse équipe pour une nouvelle exploration.

Mais alors que nous étions sur le point d’arriver, des détonations de fusils lasers se mirent à retentir au niveau du monte-charge. Les éclairs rouges des tirs d’armes impériales illuminèrent les ténèbres, se faisant de plus en plus nombreux à chaque instant, tandis que des cris résonnaient à travers les ruines. Cela ne pouvait signifier qu’une chose :

Le campement était attaqué.


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MessageSujet: Re: Illuminati   Illuminati EmptyDim 2 Jan - 17:20

CHAPITRE CINQ : LES TÉNÈBRES DE L’ÂME



Cité-ruche Dienk, monde-ruche Vogen, sous-secteur Volkmar, secteur Hullerstorm.

Alors que j’avançais le plus rapidement possible parmi les ruines de la ville, suivi par l’escouade de vétérans qui constituait ma garde rapprochée, j’entendais de plus en plus distinctement les tirs et les cris provenant du campement assiégé. Il me fallut un instant avant de me rendre compte qu’aucun des sons qui me parvenaient ne semblait provenir des attaquants : pas de cris de charge ni d’insulte à l’Empereur ou à Ses suivant hurlé en signe de défi, rien qui n’indiquait réellement quel type d’ennemi affrontaient les deux pelotons descendus avec moi au niveau vingt-six de Dienk. Pendant un court moment, je craignis que les psykers hérétiques ne soient parvenus à retourner ces soldats les uns contre les autres…

Mais cette peur disparut lorsque des silhouettes apparurent devant moi, surgissant d’un bâtiment pour se diriger à toute vitesse vers le lieu du combat. Je ne les avais aperçus que l’espace d’une seconde, mais il était clair d’après leur apparence qu’il s’agissait d’habitants de la cité-ruche, bien qu’il ne me semblait pas avoir vu d’armes dans leurs mains. Il fallait avouer que la vision nocturne de mes lunettes spéciales n’était pas d’une qualité exemplaire, et que ce genre de détail pouvait parfaitement m’avoir échappé. Utilisant le langage gestuel de combat de la Garde Impériale, j’ordonnais aux vétérans dunerriens à mes côtés de ne pas tirer sans mon ordre et de se déplacer discrètement à partir de maintenant.

J’avais beau me dire que les ténèbres dans lesquelles était plongée cette partie de la ville nous aideraient à ce que les hérétiques ne nous repèrent pas, quelque chose me disait que c’était une grossière erreur. Ces individus que je venais de voir… leurs mouvements étaient rapides et assurés, comme s’ils voyaient parfaitement l’environnement autour d’eux. Ils ne faisaient qu’un avec les ténèbres, et cela avait le don de m’inquiéter au plus haut point.

Soudain, j’entendis un bruit métallique juste derrière moi. Alors que je me retournais, je vis avec stupéfaction la silhouette d’un homme qui n’était assurément pas l’un des vétérans de mon escouade, et qui se tordait de douleur en se tenant la tête comme si son crâne allait exploser. Instinctivement, je fis jaillir les griffes éclaires des Serres d’Eridios dont les arcs électriques illuminèrent légèrement la scène tandis que je cherchais du regard les membres de ma suite… qui avaient tous disparu.

L’homme inconnu continuait de trembler de tout son être sous l’effet d’une souffrance apparemment atroce, mais sans qu’aucun son ne s’échappe de sa gorge. Il ne faisait aucun doute que c’était mes facultés d’Intouchable qui l’affectaient ainsi, pour une raison inconnue, et à en juger par son accoutrement et au nombre impressionnant de couteaux accrochés à sa ceinture, il s’agissait à coup sûr d’un hérétique. Sans attendre qu’il s’habitue à ma sphère de négation, je lui plantai mes griffes au travers du corps et fut surpris de n’entendre aucun cri, pas même le moindre râle, juste le simple bruit de sa respiration qui devenait de plus en plus difficile alors que ses poumons se remplissaient de sang. De ses mains griffues, il tenta de me lacérer le visage. L’instant suivant, deux membres sanguinolents tombèrent sur le sol, et toujours aucun cri. L’homme s’effondra sur le sol et je le laissai là à son triste sort, cherchant plutôt à comprendre comment il était arrivé jusque-là.

C’est alors que j’aperçus le corps de l’un des vétérans qui me suivait, étendu au milieu des décombres, une plaie béante en travers de la gorge. L’hérétique devait certainement avoir fait de même avec tous les autres, éliminant les soldats l’un après l’autre dans un silence total, jusqu’à être stoppé par mon sombre pouvoir. Pourquoi avait-il été autant affecté par mes capacités ? Depuis quand nous suivait-il avant de s’être décidé à agir ? Et pourquoi était-il si muet ?

Je n’avais pas le temps de me poser toutes ces questions : le tumulte du combat me rappela l’urgence de la situation, et je repris le chemin du campement en accélérant l’allure. Je commençais à apercevoir au loin les tirs de laser traversant les rues. Le campement était tout proche lorsque je me heurtai à cinq silhouettes qui venaient à ma rencontre. Contrairement au premier qui avait cherché à m’approcher discrètement, ceux-ci ne cherchaient nullement à me tendre un piège et comptaient m’affronter de face. Tout comme leur congénère, ils ne portaient que des lames sur eux et se jetèrent alors sur moi avant que je puisse dégainer le pistolet bolter accroché à ma ceinture. Ce n’était pas un problème.

Mon premier coup de griffe trancha la main du plus proche hérétique, dont je sectionnai la tête dans un geste vif. D’un mouvement d’ouverture latérale des deux mains, je parais les deux attaques suivantes avant de planter mes serres dans mes adversaires qui s’effondrèrent comme des marionnettes désarticulées. Ces trois morts ne découragèrent nullement les survivants, dont les attaques ne furent pas plus productives : l’énorme hachoir que tenait l’un d’eux vint se coincer entre mes griffes droites et je le désarmais d’un mouvement rotatif avant de le couper au niveau des genoux. Alors qu’il tombait à terre dans un bruit de chaire brisée, son dernier acolyte tenta de lancer deux couteaux dans ma direction. Mais ces hommes étaient des civils corrompus, pas des soldats, et il me rata complètement pour se retrouver vulnérable à mes lames énergétiques qui lui labourèrent le torse pour l’envoyer rependre son sang impur dans le caniveau d’une ruelle.

A aucun moment de l’affrontement les hérétiques ne prononcèrent le moindre son.

Lorsque j’arrivai enfin devant le campement, les soldats dunerriens étaient engagés contre une foule d’hérétiques tous aussi muets que ceux que j’avais rencontrés, mais qui se jetaient à l’assaut des positions impériales sans la moindre hésitation ni la moindre peur. Des deux pelotons descendus avec moi ici, il ne restait plus que quelques escouades éparses qui s’étaient retranchées dans une ruine non loin du monte-charge, luttant désespérément pour leur survie. Les armes laser des troupes dunerriennes tombées au combat n’avaient pas été récupérées par les hérétiques, aussi je décidai aussitôt de me lancer à l’assaut de l’ennemi. Des renforts rebelles continuaient d’arriver par petits groupes de toutes les directions, et se jetaient alors sur moi dans l’espoir de me vaincre, mais leurs aptitudes n’étaient pas suffisante pour rivaliser avec celle d’un inquisiteur de l’Ordo Hereticus tel que moi. Lentement, je me frayais un chemin parmi la foule d’adversaires, guidé par ma foi en l’Empereur et la conviction de ma juste cause.

Peu à peu, les hérétiques assiégeant la position des soldats de la Garde prirent conscience de ma présence et une partie d’entre eux se rua dans ma direction, mais la plupart d’entre eux s’arrêtèrent net dès qu’ils pénétrèrent à l’intérieur de ma sphère de négation. Cela me permettait d’avoir moins d’adversaire à combattre sur le moment, mais sans aide je craignais bien ne pas pouvoir tenir longtemps. J’avais beau posséder un équipement et des compétences nettement supérieures, le nombre de mes ennemis ne cessait de croître et mes forces n’étaient pas sans limites. Je commençais à croire que j’étais perdu lorsqu’un tir de laser provenant du bâtiment assiégé passa au-dessus de moi et frappa le crâne d’un hérétique qui s’apprêtait à me frapper dans le dos. Un deuxième, puis un troisième, puis encore toute une série de tirs d’une extrême précision frappèrent à chaque fois les assaillants contre lesquels j’étais vulnérable. Cela ne pouvait être que l’œuvre d’un tireur d’élite de haut niveau, capable de réagir en un instant à mes mouvements et à ceux de mes adversaires tout en gardant une précision remarquable. Grâce à cette couverture, je pu vaincre tous les hérétiques qui cherchèrent à m’affronter, découpant ceux qui me faisaient face et laissant les autres à mon mystérieux ange-gardien, jusqu’à ce que les gardes qui s’étaient retranchés viennent me porter assistance en tirant à bout portant sur les traîtres et en les affrontant eux aussi au corps à corps.

Le combat fut rude, cruel et sans pitié, mais nous en sortîmes victorieux. Il était impossible de savoir combien de ces individus nous avions tué, ni combien d’entre eux s’étaient repliés. Notre seule réelle satisfaction était d’être en vie.

- Maître Silverstein !

C’était le lieutenant Hekman qui s’approchait de moi. Il était entièrement recouvert de sang et de poussière, et son armure portait les marques de plusieurs coups portés par les hérétiques. Son visage dur qui semblait avoir été taillé dans le roc portait deux nouvelles cicatrices au menton et sous la joue gauche, où le sang avait à peine eu le temps de sécher, pourtant il était encore au meilleur de sa forme et prêt à retourner au combat. De sa voix rauque, il ne put s’empêcher de me dire :

- Vous leur avez donné une sacrée correction à ces enfoirés, je dois dire. Sans vous, je pense qu’on aurait tous fini par y passer. Où sont les vétérans qui étaient avec vous.

- Morts, assassinés par ces traîtres. Je suis désolé pour ces pertes, lieutenant.

- Ils étaient de bons soldats, c’est vrai, mais au moins ils sont morts en servant l’Empereur.

- Au fait, qui est le tireur qui m’a épaulé pendant le combat ?

Le lieutenant eut un curieux moment d’hésitation.

- Euh… et bien il s’agit du tireur d’élite de mon escouade de commandement, le caporal Eric Hosman. Il sert sous mes ordres depuis deux ans.


- Je souhaiterais le voir, lieutenant.

- … Très bien, maître Silverstein.

Pendant que l’officier allait chercher ce fameux tireur, je me penchais sur l’un des nombreux corps d’hérétiques qui traînaient au sol afin de l’étudier à la lumière d’une torche. Le symbole maudit de l’étoile à huit branches avait été découpé sur la peau de son cou, probablement à l’aide d’une lame sale au vu des inflammations entourant la zone ainsi marquée, réaction naturelle du corps face aux infections. Je compris également pourquoi il était totalement muet lorsque j’examinai sa gorge, dont les cordes vocales avaient tout bonnement disparu. Il n’en restait que de minuscules manchons à peine visibles, dont les extrémités ne portaient pas la moindre marque apparente de brûlure ou de coupure. Je soupçonnai là l’œuvre d’une manipulation psychique.

En dehors de cela, le corps ne portait aucune marque de scarification. Mais lorsque je lui relevai ses paupières pour examiner ses yeux, je ressentie un frisson me parcourir la colonne vertébrale : ils ne possédaient pas de pupille et d’innombrables vaisseaux sanguins traçaient des courbes rouges depuis les extrémités vers le centre. J’étudiai plusieurs autres corps et découvrais la même chose sur chacun d’entre eux. Etait-ce là une mutation leur permettant de voir dans le noir ? Ou peut-être une modification corporelle apposée de manière psychique pour les rendre plus performant dans cet environnement ?

Mais la voix du lieutenant Hekman m’arracha soudain à mes réflexions :

- Maître Silverstein ! Voici le caporal Eric Hosman, mon meilleur tireur.

L’homme que le lieutenant avait amené avec lui devait avoir à peine vingt-huit ans et portait un fusil laser de précision en bandoulière. Son visage était à moitié recouvert par le haut de sa cape de caméléonine, ne laissant voir que ses yeux noirs plein d’assurance et ses courts cheveux bruns coiffés en bataille. Contrairement aux autres soldats, il ne portait pas sa plaque d’identité sur son plastron mais l’avait simplement attaché à sa ceinture, démontrant une certaine opposition au protocole militaire pleinement assumée. Sa voix était emplie d’un orgueil mal placé mais qui tenait plus du défi que d’autre chose :

- Caporal Hosman à vos ordres, seigneur.

Il fit un salut militaire très minimum et hocha légèrement la tête. Ce soldat ne paraissait pas habitué à recevoir des reproches pour son manque flagrant de respect pour la hiérarchie ou tout autre usage militaire propre à son régiment. Je ne pouvais pas me permettre de laisser un sous-officier se comporter ainsi devant moi, aussi décidai-je de le remettre à sa place :

- Vous êtes en présence d’un inquisiteur de l’Ordo Hereticus, caporal ! Observez la discipline et faites honneur à votre uniforme !

- Euh… oui monseigneur, dit-il d’une voix claire en se redressant brusquement avant de s’incliner. Je m’excuse profondément pour ma conduite.

- Veuillez bien vous découvrir, alors.

De sa main gantée, il dévoila le bas de son visage. Une barde de deux jours négligée recouvrait l’extrémité de ses joues et de son menton fendu en deux par une cicatrice, finissant de lui donner une apparence de mauvais garçon bourreau des cœurs. Son nez fin légèrement retroussé était encadré de deux joues aux pommettes saillantes habituées à être remontées par de larges sourires.

- Pourquoi m’avez-vous aidé tout à l’heure ? lui demandai-je.

- Euh... seigneur, fit-il en prenant un ton plus humble. Et bien je voudrais vous dire que j’ai été très impressionné lorsque vous avez… fait leur fête à ces enfoirés. Je suis pas un combattant, mais je sais que se mesurer à autant de mecs à la fois, c’est pas permis à tout le monde. Néanmoins vous étiez en mauvaise posture, alors j’ai décidé de vous aider.

- Ce n’était pas un ordre de votre lieutenant ?

- Non, monseigneur. Il m’avait demandé de me poster au deuxième étage de notre bâtiment pour descendre autant d’ennemis que possible. C’est mon boulot, après tout, et lorsque je vous ai vu étriper ces types… ben je me suis dit que je pouvais vous filer un coup de main.

Son caractère me plaisait assez. Son soudain changement d’attitude me prouvait bien que cette défiance envers le protocole n’était en réalité qu’une façade, et qu’au fond de lui ce n’était pas le mauvais garçon que l’on pensait à première vue. Je me doutais qu’il devait avoir une psychologie bien plus profonde et complexe. Il y avait quelque chose en lui de fascinant que je n’arrivais pas à m’expliquer, comme une sorte de magnétisme invisible. C’est à ce moment-là que je me rendis compte qu’il ne semblait pas être affecté par mes facultés d’intouchable, une chose assez rare d’après ma propre expérience.

- Caporal, lui dis-je. En tant qu’inquisiteur de l’Ordo Hereticus, je n’ai encore personne à mon service, et vous semblez être un tireur d’exception. Accepteriez-vous d’être le premier membre de mon équipe ?

Le soldat ne put s’empêcher d’exprimer une surprise presque exagérée. L’inquisition n’était pas une institution très appréciée par le reste de l’Imperium, qui voyait ses agents comme des fouineurs et des tyrans, alors qu’ils ne savaient presque rien des terribles menaces contre lesquelles nous les protégions. Eric Hosman ne semblait pas avoir ce genre de problème.

- Pourquoi pas ? me répondit-il simplement.
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